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Le Comité Olympique et Interfédéral Belge (COIB) joue un rôle important dans la préparation des athlètes, il est primordial lors des Jeux Olympiques et d'autant plus quand ils se déroulent à des milliers de kilomètres. "Notre spécificité est centrée autour du sport de haut niveau et des compétitions multidisciplinaires. Notre rôle est d'augmenter de manière significative le nombre de Belges qui prestent au plus haut niveau, et pour nous c'est un Top 8, nous assurer que les athlètes soient les mieux préparés possibles", rappelle Philippe Vander Putten, le CEO du COIB.

"Il faut essayer de créer les conditions dans lesquelles les athlètes peuvent réaliser leurs rêves. Et mon rêve est de créer ces conditions pour qu'ils puissent réaliser leurs rêves", résume Eddy De Smedt, le chef de mission du Team Belgium. Pour y parvenir, l'institution olympique n'est pas demeurée immobile. "Ces dernières années, nous avons poursuivi la professionnalisation de notre structure et avons pu nous entourer des bonnes personnes au bon endroit", détaille Pierre-Olivier Beckers, le président du COIB. 

"Un seul exemple. Au moment où on est sur place, il y a plusieurs métiers dans l'encadrement de la délégation olympique. Il y a un métier qui est extrêmement administratif, mais dans le bon sens du terme, qui est le management opérationnel et logistique: faire venir chaque jour la délégation au Village en passant par le centre d'entraînement (Uberlandia). Que les athlètes soient directement accueillis. Qu'ils n'aient pas à s'occuper de quoi que ce soit, qu'ils puissent se mettre dans leur bulle. Il y a tous ces aspects-là.

Puis, il y a le soutien dans les derniers moments de l'athlète ou de l'équipe dans ses aspects sportifs. C'est ce que nous avons voulu faire avec l'apparition de ce qu'on appelle un 'Games Manager' dont le rôle est de gérer les aspects opérationnels et logistiques (il a été confié à Gert Van Looy qui sera aussi le chef de mission lors des JO d'hiver 2018 à PyeongChang, ndlr).

Puis, les 'High Performance Managers', on en a deux: Philippe Préat et Wim Vandeven, qui est arrivé en février, et Eddy De Smedt le chef de mission et de l'ensemble de la délégation qui lui a un rôle de superviseur. On est mieux armé que jamais pour qu'il y ait une vraie structure d'encadrement au Village qui nous permette d'éviter tous les couacs. C'est ce que nous visons."

Déjà en poste à Londres (mais aussi à Vancouver en 2010 et Sotchi en 2014), Eddy De Smedt a été reconduit officiellement dès juillet 2014 dans ses fonctions de chef de mission qui l'occupent à plein temps. "Avec Guido De Bondt (alors secrétaire général du COIB), à l'issue des JO de Pékin (en 2008), on s'est rendu compte que nous avions l'approche qui était celle de la plupart des CNO (Comités nationaux olympiques, ndlr)", explique Pierre-Olivier Beckers. "On nommait à la tête de la délégation olympique soit un ancien athlète, ou un membre du conseil d'administration, comme chef de mission. Il était entouré d'un certain nombre d'employés du COIB.

Depuis les JO de Londres, nous avons nommé un employé du COIB à cette fonction, pour Rio, il s’agit d’Eddy De Smedt et ce seront ses derniers Jeux. C’est pourquoi, lors des autres grandes manifestations (multidisciplinaires) on a désigné Philippe Préat, Gert Van Looy et peut-être à l'avenir Wim Vandeven pour qu'ils s'habituent à ce rôle et avoir la succession bien en place quand Eddy s'en ira."

"En terme de préparation aux Jeux, notre participation peut prendre des aspects très divers. Il y a l'aspect le plus évident le plus immédiat qui est l'aspect sportif", explique encore Philippe Vander Putten. "Là, sport par sport, ils ont leur coach, on peut intervenir s'ils veulent une assistance médicale chez un spécialiste, avoir un rendez-vous rapidement. Là, notre valeur ajoutée est plus faible. C'est l'inverse dans tout ce qui est transversal (qui peut s'appliquer à différentes sports), l'aspect mental, les techniques de récupération, que ce soit spécifiquement par rapport aux Jeux où il y a un décalage horaire, comment réagit-on par rapport à cela ? Quelles sont les recommandations de préparation, par rapport aux conditions climatiques, à la pollution, aux infections (notamment le Zika au Brésil, ndlr) ou autres ? Bien sûr, aussi des conseils au niveau de la lutte antidopage. On a certains athlètes qui ont un entourage très professionnel. D'autres qui sont dans des sports beaucoup moins entourés et il ne faudrait pas en prenant un médicament banal (spray nasal, sirop pour la toux, ndlr) qu'on se retrouve avec certaines substances non autorisées."

Ere du temps, le COIB et les communautés assureront d'ici le début des JO un 'media training' aux athlètes et à leurs coachs. "Certains dans des sports non médiatisés se retrouvent en une fois sous le feu des médias. Les athlètes vont se retrouver aux Jeux, même s'ils ont une grande expérience internationale, dans un cocon complètement différent. D'abord parce qu'ils n'auront pas leur entourage habituel. Premier élément de perturbation. Tout d'un coup, vingt médias de pays divers s'intéressent à vous parce que vous allez être l'adversaire de leur vedette locale. On va essayer dans la préparation de jouer sur tous ces registres-là, de façon à créer les meilleures circonstances possibles sur les éléments que l'on peut contrôler."

"A cet aspect-là, s'ajoute un énorme aspect logistique où à l'approche des Jeux on doit envoyer des bateaux (pour la voile), des armes (pour le tir), des chevaux, des athlètes, deux cents personnes. Cet aspect logistique est important et il est important d'avoir les bons éléments en place", complète le CEO du COIB.

La gestion des chambres en fait partie, une tâche confiée au chef de mission, Eddy De Smedt. "La répartition des chambres prend beaucoup de temps. On demande toujours s'il y'a quelqu'un avec qui on ne souhaite pas partager la chambre. C'est toujours respecté. Mais cela reste tout à fait confidentiel. On demande avec qui on souhaite partager la chambre mais cela on ne peut pas le garantir. On en tient compte depuis très longtemps. Mais la formule d'attribution des chambres et des lits ne nous permet pas toujours de faire ce que l'on souhaite. A Londres, on a fait déménager des gens deux ou trois fois toujours en fonction des athlètes. On élabore un code de conduite où l'athlète en compétition prime sur celui qui est en dehors. C'est ce qu'on discute aussi avec la commission des athlètes, avec les coachs. Il faut avoir une certaine flexibilité dans un régime assez strict", précise Eddy De Smedt.

"Si vous avez fini votre compétition et que j'ai compétition demain on n'est pas dans le même état d'esprit. Vous aimez lire pour vous endormir et moi j'aime écouter de la musique à fond. Et les deux sont respectables. En plus à Rio, il y a la complexité que les nageurs vont faire certaines finales à 11 heures du soir, ils vont arriver à 1 heure ou 2 heures du matin au Village. D'autres doivent se lever à 5 heures du matin. Tout cet aspect fait partie de de ce que j'appelle la logistique", explique encore Philippe Vander Putten, le CEO belge.

(Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Belga News Agency).