Adèle Robert, 29 ans, vient de Soignies,
dans le Brabant Wallon. Elle a fait des études d’éducation physique et
travaille depuis 5 ans à la Ligue Belge Francophone de Rugby. Elle aime les
voyages, le sport en général et le rugby en particulier. Adèle Robert est une des
leading ladies dans le monde de l’arbitrage belge, où elle est rapidement montée en grade. Alors qu’Adèle Robert est récemment devenue la
première femme à arbitrer un match de D1 senior, elle poursuit sa progression
au niveau international. Elle fait partie des arbitres qui officieront lors du
Tournoi des 6 Nations féminin, du 25 mars au 29 avril. Nous nous sommes entretenus
avec elle sur son parcours et les défis qu’elle rencontre en tant qu’arbitre.
Adèle Robert est arrivée dans l’arbitrage un peu par hasard. “Suite à de nombreuses blessures, j’ai décidé d’arrêter de jouer au rugby en 2018, je coachais déjà depuis quelques années dans le rugby et je cherchais une nouvelle activité sportive. J’ai donc décidé de suivre une formation d’arbitrage. Plus par curiosité parce que la formation pouvait également m’aider dans mon job en tant que professeure d’éducation physique. J’ai vite trouvé la formation intéressante et passionnante. L’arbitrage me permettait de rester dans le rugby et surtout active sur le terrain. L’arbitrage est un véritable sport, je m’entraîne plus que lorsque je jouais.”
La véritable passion d’Adèle pour l’arbitrage est arrivée au fur et mesure. Quelques tournois bien menés et les retours positifs des coachs l’ont motivée à poursuivre.
“Avant 2018, jamais je n’aurais imaginé me
retrouver au centre du terrain avec un sifflet en main. Le fait de siffler
aujourd’hui des matchs en tant que première arbitre de Division 1 en rugby
masculin est une chose dont je n’aurais jamais osé rêver à l’époque.
Je suis
particulièrement fière et c’est également une belle reconnaissance de la
Commission des arbitres ! L’arbitrage est devenu une priorité depuis deux
ans, j’y consacre énormément de temps et mes efforts sont récompensés."
"Mon objectif n’est pas d’arbitrer des matchs masculins à tout prix, j’aime également arbitrer des matchs féminins, l’ambiance y est différente. Ce qui m’importe le plus, c’est de gravir les échelons et d’y prendre du plaisir. Cela m’est égal que ce soit avec les hommes ou avec les femmes."
"Il n’y a pas non plus de différence entre
l’arbitrage des tournois féminins et masculins, tout le monde est soutenu de la
même manière par la Commission des arbitres. Il n’y a également aucune
différence en terme de primes ou de désignations.”
“Ce que je souhaite encore accomplir dans
cette profession ? Je ne me fixe aucune limite ! Il y a deux ans, je rêvais
d’être désignée comme arbitre de touche pour un match de 6 Nations… bientôt ce
rêve se réalisera ! Permettez-moi d’exprimer les choses ainsi; mon
prochain rêve est d’arbitrer un match de 6 Nations en tant qu’arbitre de champ
ou de touche lors d’une grande compétition internationale.”
Enfin, nous avons demandé à Adèle ce
qu’elle souhaiterait comme changement en matière d’égalité des sexes dans le
sport?
“Je pense qu’il faut motiver les filles de
se lancer. J’espère que la médiatisation de mon expérience pourra les
convaincre.“
Adèle n’a pas de conseil particulier à partager aux filles qui souhaitent devenir arbitres, si ce n’est ceci: “Il faut se jeter à l’eau, se faire sa propre expérience et prendre sa propre décision, mais rien ni personne ne devrait vous empêcher d’essayer. Si c’était à refaire, j’aurais arrêté de jouer plus tôt pour me lancer plus rapidement dans l’arbitrage ! Toutes les choses que je vis aujourd’hui en tant qu’arbitre, je ne les ai pas vécues en tant que joueuse… Et le lundi matin, je me lève avec beaucoup moins de courbatures qu’avant…"