Sofie Cox est une joueuse de tennis en chaise et est également danseuse en chaise de niveau mondial. Nous avons abordé avec elle le fait que le sport puisse être une thérapie pour accepter son corps. Sofie encourage aussi les jeunes à se mettre au tennis en chaise.
Comment as-tu commencé le sport ?
Très tôt j’ai fait du sport et j’ai commencé la natation. J’ai également été à l’académie et j’ai appris le piano. J’ai participé à de nombreuses journées sportives. Une de ces journées était destinée aux personnes avec un handicap et le tennis en chaise était un des sports présentés. J’ai commencé comme ça. Depuis je combine tennis et danse au niveau mondial.
Y’a-t-il des différences entre les hommes et les femmes dans le monde du tennis en chaise ? Que ce soit au niveau de la reconnaissance ou des prize money ?
Pas sur le plan financier. Le handisport est moins connu de manière générale et pas très intéressant pour les sponsors puisqu’il n’y a pas de droits télé.
Cela dit, depuis les Jeux Paralympiques de Londres en 2012, les choses changent. Au Royaume-Uni, il y a eu beaucoup d’initiatives pour mettre le handisport en avant. Ils avaient donc tout fait pour que les Jeux Olympiques et Paralympiques soient aussi bien mis en avant. Et puis Rio a continué le travail.
Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ?
Ce serait bien qu’on attire l’attention sur la base du handisport. Les médaillés eux ont déjà atteint ce niveau. Il faudrait donc pouvoir mettre les autres en lumière, ça les aidera à atteindre le même niveau. Ils ont besoin de soutien pour ne pas devoir tout régler eux-mêmes, et ça va des sponsors aux entraînements.
Quelqu’un comme Joachim Gérard est une réelle inspiration. Mais la marche est encore trop haute pour que les jeunes en chaise se mettent au tennis. ‘Où dois-je aller ? Comment m’y rendre ?’ La base des athlètes y arrivera quand cette marche sera plus petite.
Ce serait également bien que les tournois de tennis en chaise aient plus de publicité. Cela attirerait les jeunes et ils y tireraient l’inspiration pour commencer le sport.
Est-ce que les coachs féminines sont importantes ?
En soi oui. Si un homme est bon je trouve ça aussi très bien. En Belgique il y a très peu de coachs de tennis en chaise, donc on n’a pas le choix. Et parmi les coachs, certains évoluent avec les joueurs, donc en fait ça va dans le mauvais sens. Il y a maintenant des cours spécifiques pour les coachs de tennis en chaise et je remarque qu’il y a plus de coachs qui y assistent. C’est bien mais ils ont peu d’opportunités pour apprendre à coacher étant donné qu’il y a peu d’athlètes. Si on crée des vocations chez les jeunes pour jouer, alors les coachs pourront apprendre à coacher les jeunes.
Est-ce que tu encourages aussi des jeunes à commencer le tennis en chaise ?
Oui et on m’a déjà aussi approchée pour que je donne des cours. Pour le moment j’ai encore un agenda sportif trop chargé pour le faire. J’aimerais coacher après ma carrière.
Comment le sport t’a-til influencé en tant que personne ?
Faire du sport depuis toute petite m’a fait accepter mon corps. J’ai des amis qui sont également en chaise et c’est important pour pouvoir parler de choses qu’ils comprennent. Et puis ça a aussi développer mon corps, je suis plus forte.
Est-ce qu’il y a des femmes dans le conseil d’administration du tennis en chaise ?
J’en connais, mais si elles osent aller à l’encontre des hommes alors elles sont vite mise dehors. Ils préfèrent avoir une femme qui est d’accord avec tout. Je remarque qu’un homme au conseil d’administration sera toujours plus respecté.
Comment encourager plus de femmes à devenir coachs ?
Il doit y avoir un moment où une femme devient coach d’un homme ou d’une équipe d’hommes. Pour le moment ce n’est pas le cas. Les hommes coachent les hommes ou les femmes, les femmes coachent toujours des femmes. Quand Andy Murray a pris Amélie Mauresmo comme coach, il y a eu tellement de commentaires qu’il n’a plus pu jouer correctement. Il faut que ça change et ça donnera l’envie aux femmes de devenir coach.