Lors du stage à Belek, les judokas Jorre Verstraeten et Gabriella Willems ont pris le temps de partager leurs réflexions sur leurs parcours respectifs. Entre défis personnels et ambitions futures, ils reviennent sur les leçons apprises et la motivation qui les pousse à aller de l'avant. Découvrez leurs confidences inspirantes.
Jorre Verstraeten : « Analyser et travailler » comme mots d'ordre
« Je suis très motivé pour la saison à venir », a entamé Verstraeten. « J'ai repris l'entraînement il y a environ un mois et je suis plein d'énergie », a-t-il annoncé, le regard rivé sur l'Euro 2025 de Podgorica au Monténégro, qui se déroulera du 23 au 27 avril.
Le stage est l'occasion d'un bilan pour le triple médaillé de bronze à l'Euro, philosophe malgré la déception d'une sortie au 2ᵉ tour du tournoi olympique. « Sur le moment, le fait de soutenir les autres athlètes m'a permis d'échapper à ce sentiment. Mais une fois de retour à la maison, et même encore aujourd'hui, la déception persiste. J'ai toutefois appris à accepter que les choses soient ainsi. Il faut convertir cela en motivation pour la suite. »
« Nous n'avons pas toujours le résultat que l'on mérite, mais nous le savons. Nous ne pouvons qu'établir le meilleur plan possible et tout donner sur le tatami. Il y a toujours matière à analyser et à travailler, car l'on perd plus que l'on ne gagne. Ce processus d'apprentissage ne s'arrête jamais, même pour les grands judokas, et c'est un aspect fantastique de ce sport. »
À Belek même, nous soutenons cette dynamique de réflexion en fournissant les infrastructures et les encadrements à hauteur des athlètes olympiques. Depuis l'acquisition du statut d'athlète BeGold en 2015, Verstraeten a salué le « rôle positif » du Comité dans son évolution, et le soin qu'il met à « entretenir la culture du sport de haut niveau en Belgique. »
Gabriella Willems : a gagné en « résilience, confiance et en maturité »
Lorsqu'elle évoque Paris, Gaby parle de « la fin d'un chapitre compliqué », et ce qu'elle espère être « un nouveau avec mes meilleures années, jusque Los Angeles 2028. Je retiens beaucoup d'émotions avec mes proches de cette compétition. »
De l'extérieur, cette médaille de bronze semblait avoir des airs de consécration, mais la judokate regrette la nécessité du résultat, dans le sport. « J'étais la même personne avant les Jeux que maintenant. Il est dommage d'être jugé en tant qu'athlète par un résultat, et que les gens ne voient pas forcément ce qui entoure celui-ci. On oublie vite, et c'est un peu injuste. Quand on n'a pas de récompense pendant des années, c'est dur », en particulier dans un sport où les enjeux sont parfois décidés en une poignée de secondes.
À 27 ans, Gabriella Willems a en effet rencontré de nombreux obstacles sur son parcours, avec deux ruptures du ligament croisé antérieur du genou droit, dont l'une l'a privée des Jeux de Tokyo, et une opération à l'épaule. « Les blessures, c'est un monde qui s'écroule. Si l'on n'a rien d'autre, c'est la dépression. J'avais l'impression que la vie s'acharnait sur moi. Même avec un accompagnement psychologique, il n'y a plus rien à dire à un moment. Il n'y a plus de mots quand on traverse des périodes comme celles-là. »
« La première blessure au genou a été bien gérée, mais la deuxième a été une vraie catastrophe. J'allais tous les jours faire de la rééducation mais j'avais extrêmement mal. Je pense avoir voulu trop bien faire. C'est très difficile à gérer et frustrant. Je n'avais plus l'impression d'être judokate. »
De ces obstacles, la Napolitaine d'adoption a gagné en « résilience, confiance et en maturité. Je mettrai tout en place pour donner le meilleur de moi-même et terminer sans regret », forte de nouvelles capacités forgées.
Une fois le regard tourné vers l'avenir, Gabriella Willems rappelle, d'expérience, « à quel point il est important d'avoir des objectifs à court terme. J'aimerais revenir à la compétition au Grand Chelem de Paris », le 1er février, « si c'est possible. Mais je suis encore en cours de revalidation du genou, et je dois me préparer. Il y a encore un peu de travail, mais je pars de vraiment loin. Je suis déjà très heureuse de voir où je suis arrivée », a-t-elle conclu.
Belga