Le 21 février 2025, une cinquantaine d’Olympiens et de Paralympiens se sont réunis pour la quatrième édition de “l’Athlete Career Day” à Tubize. L’objectif de cette journée était d’inspirer les athlètes sur la double carrière et de créer un lien avec le monde de l’entreprise, sous le slogan : « When elite sport meets business ». Cela s’est traduit par un mélange de sessions comme le « Speed Dating avec des entreprises » et d'ateliers, tels que « Elevator Pitch ».
Cet événement était organisé en collaboration avec Sport Vlaanderen, Adeps, Ostbelgien, le Belgian Paralympic Committee (BPC) et le COIB, avec le soutien financier du Fonds Social pour le Sport.
Tom Coeckelberghs, directeur du sport de haut niveau de Sport Vlaanderen : « Nous consacrons d'énormes efforts à l'orientation professionnelle, en collaboration avec les différents partenaires, afin de répondre aux besoins de chaque athlète. Ces besoins dépendent du sport pratiqué par l'athlète, mais aussi des diplômes obtenus ou non et du temps écoulé depuis leur formation. Pour Sport Vlaanderen, il est important que les athlètes puissent revoir leur carrière sportive de manière positive. »
Yves Polomé, administrateur général de l’Adeps, a souligné l’importance de la double carrière en trois mots : « Anticiper, planifier et organiser. La reconversion commence dès le début du parcours sportif. »
Jean-Michel Saive, président du COIB, a également soutenu cette idée : « Gérer cette transition pendant votre carrière est fondamental. Les athlètes ont la capacité de continuer à grandir et évoluer. Ce n’est qu’un exemple de l’énorme valeur ajoutée que les athlètes apportent aux entreprises. »
Les Olympiens et Paralympiens, des experts grâce à leur expérience.
Qui de mieux que les athlètes de haut niveau eux-mêmes pour parler de la transition entre la carrière de sportif de haut niveau et la carrière post-sportive ?
Thomas Briels, quadruple Olympien et champion olympique avec les Red Lions à Tokyo 2020, combine actuellement sa dernière saison en club avec un rôle dans l'équipe d'entraînement des Red Panthers. Il explique qu'il doit beaucoup à ce sport, y compris dans les moments difficiles : « C’est dans ces moments-là que l’on apprend énormément en tant que sportif de haut niveau. » Il fait d’ailleurs un parallèle avec le monde de l’entreprise : « En fait, les entreprises fonctionnent comme des équipes, qui doivent atteindre un objectif au sein de leur organisation ou de leur secteur. La force de l’équipe est une compétence que les athlètes de haut niveau maîtrisent mieux que quiconque. Cela représente une énorme valeur ajoutée pour les entreprises. »
Barbara Nelen, double Olympienne ayant pris sa retraite des Red Panthers après les Jeux de Paris 2024, a évoqué la difficulté de trouver un équilibre entre profiter de sa carrière sportive, d’une part, et se préparer à la vie après, d’autre part. Elle a partagé un précieux conseil avec les athlètes présents : « En tant qu’athlète de haut niveau, vous connaissez beaucoup de monde. Les athlètes devraient utiliser ces relations, car il y a beaucoup d’enthousiasme pour aider les athlètes de haut niveau. »
Claire Michel, triple Olympienne devenue directrice technique de la Fédération Francophone de Triathlon après Paris 2024, a évoqué l’importance du soutien d’initiatives comme le « Projet de vie » de l’Adeps. Grâce à ces initiatives, les athlètes de haut niveau peuvent suivre des formations tout au long de leur carrière. Claire Michel, par exemple, a bénéficié de cours de langue et de la Belgian Olympic Academy. De sa carrière sportive, elle a tiré une leçon : un athlète est comparable à un entrepreneur.
Joachim Gérard, quintuple Paralympien et médaillé de bronze à Rio 2016, est d’accord avec cette approche. Il a mis en avant des compétences telles que la gestion de son entourage ou la communication avec différents interlocuteurs, qui sont inhérentes à la vie d’athlète de haut niveau. « Ce sont des compétences très précieuses pour les entreprises, et qu’on n’apprend pas forcément sur les bancs de l’école. » Son conseil : « Gardez toujours les pieds sur terre. Même au sommet de votre carrière sportive, il faut déjà penser à ce qui viendra après, lorsque les projecteurs ne seront plus braqués sur vous. »
Soutenir les initiatives olympiques
Le Comité International Olympique (CIO), via le programme Athlete365, propose plusieurs initiatives pour accompagner les athlètes. Un exemple est “l’Athlete365 Business Accelerator“, où le CIO vise à aider les jeunes entrepreneurs à lancer leurs projets.
Le COIB apporte également son soutien en complément des initiatives des différents partenaires.
Par exemple, l’Université de Louvain propose un Master en Éthique et Intégrité du sport, dont les frais d’inscription sont entièrement financés pour les Olympiens grâce à une bourse olympique.
De plus, le COIB, en collaboration avec l'UGent et l'UCL, organise tous les deux ans la Belgian Olympic Academy, une formation dédiée au développement professionnel des managers sportifs.
Enfin, il existe le Fonds ACP qui met à disposition 10.000 dollars par Olympiade pour rembourser les frais de formation des athlètes olympiques.