Niels Bruynseels (Delux), Grégory Wathelet (Nevados) et Jérôme Guéry (Quel
Homme de Hus), les trois cavaliers belges ont un objectif clair aux Jeux
Olympiques de Tokyo : remporter une médaille dans l'épreuve par équipe qui
s'achèvera samedi à la veille de la clôture des Jeux Olympiques. Voilà 45 ans,
que l'équitation belge n'a plus obtenu de médaille. C'était à Montréal en 1976.
Elles étaient en bronze grâce à François Mathy et par équipe où Mathy,
Edgard-Henri Cuepper, Stanny Van Paesschen et Eric Wauters avaient gravi la 3e
marche du podium.
"Nous
sommes la première nation au ranking mondial. On a les capacités de le faire.
Maintenant, on sait aussi comment cela peut se passer. Il faut que le cheval
reste à 100 % de ses capacités. Il faut que tout tourne bien", avançait
Jérôme Guéry déjà présent en individuel à Rio. Entre-temps, il a changé de
cheval, "il a plus d'expérience, tout comme moi."
Dans
l'épreuve individuelle, Guéry se montre moins optimiste : "dans
l'individuel beaucoup de facteurs peuvent entrer en compte, une petite faute
peut arriver et la médaille s'en va. Par équipes, une petite faute, on sait
qu'elle peut arriver dans toutes les équipes et qu'on peut rebondir avec les
autres équipiers. Je reste focalisé sur cet objectif d'équipe. En individuel,
je vise un top 10 et dedans il y a aussi les trois premières places."
La compétition se déroulera le soir pour diminuer la température afin que ce soit plus confortable pour les chevaux. Les projecteurs vont-ils jouer un rôle ? "Je crois qu'aucun des chevaux présents à Tokyo n'aura de problème avec la lumière qui sera très bonne. Elle ne va pas effrayer les chevaux", estime Grégory Wathelet.
Wathelet
retrouve les Jeux neuf ans après Londres. "J'avais déjà raté de peu ceux
de Pékin, j'ai été à Londres, et j'ai manqué ceux de Rio alors que j'étais 4e
mondial (par la faute de la vente de son cheval vedette Conrad). Tout athlète a
envie de participer aux Jeux. A Londres, j'étais le petit jeune de l'équipe et
nous étions outsiders. A Tokyo, nous faisons partie des équipes
favorites." Evoquant son cheval Nevados, l'Hesbignon soulignait les
qualités d'agilité qui compensent sa puissance moindre. "Ce qui constitue
un bel atout en barrage, mais il faut faire deux tours avant."
"On aborde les Jeux comme tous les grands championnats", poursuit-il. "A Rotterdam et à Göteborg, lors des deux derniers championnat d'Europe, on venait pour une médaille. Ici le concept est inversé avec l'individuel avant la Coupe des nations. On a tous les trois une chance en individuel. On va défendre nos chances et ensuite penser à l'épreuve par équipes."
Niels
Bruynseels mettait l'accent sur le fait que "normalement nous venons la
veille d'une compétition sur place et là cela fait une semaine. Nous sommes un
peu en dehors de notre zone de confort. Les chevaux aussi sont habitués à
prendre à une compétition le lendemain de leur arrivée et là ils doivent se
demander 'quand va-t-on commencer ?'. Sur le plan individuel, je ne dirais pas
que ce sera une loterie mais beaucoup de choses peuvent se passer. J'espère
être dans les trente et disputer la finale. Et là tout est possible. Bien sûr les
risques existent que la compétition individuelle joue un rôle dans la forme du
cheval dans le par équipes. D'où l'importance du réserviste."
"Comme
beaucoup d'athlètes dans un grand championnat, on fait beaucoup plus que ce que
l'on fait d'habitude. C'est intense oui", précise encore Wathelet en
parlant de la possibilité pour chaque cheval de devoir effectuer cinq parcours
de très haut niveau en quatre jours. "C'est pourquoi mon cheval a été
ménagé depuis deux mois et demi, pour qu'il soit frais".
Les
cavaliers découvriront les parcours, une heure avant le début de la
compétition. La bonne nouvelle est qu'en tant que nation N.1 au classement
mondial, la Belgique pourra aligner ses cavaliers dans le dernier groupe et
aura donc l'avantage de pouvoir observer les autres cavaliers et aussi avoir
des indications sur les temps nécessaires pour accomplir le parcours.
Les grandes nations du jumping que sont la Grande-Bretagne, la Suisse, l'Allemagne seront les principales rivales de la Belgique, selon Jérôme Guéry, "mais on va avant tout se concentrer sur nous".
Belga