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Le mardi 12 septembre 2023, la Fédération Internationale de Hockey (FIH) a annoncé les noms des ‘Officials’ qui seront sur le terrain lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Parmi eux, notre arbitre international, Laurine Delforge. À Paris cet été, elle arbitrera pour la troisième fois consécutive le tournoi olympique de hockey. Un entretien. 

Laurine est juriste de formation et travaille en tant que Data Protection Lab Lead chez Ask Q, une société de consultance spécialisée en gestion d'entreprise. Elle est également membre de la Commission des Officiels du COIB. 

Son parcours dans le hockey a débuté à l'âge de 6 ans. Elle est passée par toutes les classes jeunes de l'équipe nationale (de U14 à U21) et est maintenant fière capitaine d'Antwerp, où elle joue depuis plus de 15 ans et avec lequel, elle a remporté le championnat de Belgique à 6 reprises. Elle joue également en équipe nationale de hockey en salle qui s'est récemment qualifiée pour la Coupe du Monde qui aura lieu l'an prochain. 

Sa passion pour l'arbitrage a commencé dès l'âge de 15 ans. En raison du manque d'arbitres féminines, elle a rapidement été intégrée dans le circuit européen et international. Chaque match international arbitré permet de progresser dans le classement pour finalement atteindre le sommet mondial. Elle a obtenu sa première cap en 2012 et en compte à ce jour 184. 

Inscrits à son palmarès : 2 Jeux Olympiques (2 finales), 3 Coupes du Monde (1 finale), 6 Coupes d'Europe (2 finales), 5 Pro League et 5 EHL, et elle est sélectionnée pour Paris 2024. 

Je suis devenue arbitre grâce à mon père, un peu par hasard. Plus jeune, j'avais parfois du mal à accepter les décisions des arbitres sur le terrain. Mon père, lui-même arbitre, m'a un jour lancé le défi de devenir arbitre moi-même. J'ai relevé ce défi et j'ai rapidement attrapé le virus.” 

J'aime les challenges. Chaque match est pour moi un nouveau défi. La fonction d’arbitre n'est à priori pas très gratifiante, mais le fait de terminer un match sans encombre procure une énorme satisfaction personnelle. En outre, l’arbitrage permet de faire de nombreuses rencontres enrichissantes et d’apprendre beaucoup sur soi-même. C'est une véritable école de vie.” 

Comment fonctionne la procédure de sélection pour devenir arbitre aux Jeux Olympiques ? 

Il faut d’abord réussir l’examen théorique, puis l’examen pratique. Mais arbitrer requiert aussi un panel de compétences, de la connaissance des règles à la gestion des émotions en passant par une excellente condition physique. Et le nombre de places pour le tournoi olympique est limité, il faut donc sortir des prestations convaincantes.”  

Enfant, je rêvais de participer aux Jeux Olympiques, comme joueuse, pas comme arbitre. Le job est certes identique, mais la fierté est en tout point identique. Les Jeux Olympiques, c’est le Graal pour tout sportif. Que vous y participiez en tant qu'athlète ou arbitre, il faut se battre et travailler dur pour y gagner sa place.” 

On ne s'habitue jamais à être sélectionnée pour les Jeux Olympiques. C'est tout simplement le plus grand événement sportif au monde, la compétition ultime. Le monde entier a les yeux tournés sur ce rendez-vous. Et Paris sera très certainement spécial, car ce sera quasi ‘à la maison’.” 

Une gestion efficace du temps est cruciale pour tout le monde. Mais comment combines-tu le fait d’être arbitre et joueuse en même temps ? Quel est le secret ? 

"Parfois, je dois faire des choix difficiles, mais sur le plan sportif, l’arbitrage passe avant tout. Sans le soutien de mon employeur et de mon club, il me serait plus difficile, voire impossible, de tout combiner. La plupart de mes jours de congé sont utilisés pour participer à des tournois. C’est ce qu’on appelle la passion.” 

Le fait de jouer au hockey aide certainement en tant qu'arbitre, et l’inverse également. En tant qu’athlète, vous devez connaître les règles. En tant qu'arbitre, jouer m'aide à plus facilement comprendre ce qu’un.e athlète essaie de faire et m’aide aussi à avoir de l’empathie envers certaines réactions émotionnelles.” 

Laurine Delforge arbitre également des matchs messieurs. En international, les femmes n’y sont autorisées que depuis peu. Mais en Belgique, c'est une pratique courante depuis longtemps. 

Il y a quelques différences dans l'arbitrage des hommes. Principalement la vitesse d'exécution. La manière de gérer les émotions peut aussi différer quelque peu. Pour le reste, il s'agit du même sport et les règles sont les mêmes. Personnellement, je trouve cela passionnant d’alterner pour varier les défis et les plaisirs.” 

Enfin, une dernière question, un pronostic pour les Red Panthers et les Red Lions à Paris ? 

En tant qu'arbitre, je préfère éviter les pronostics 😉 Ceci dit, je souhaite évidemment tout le meilleur à nos deux équipes ! Et je serai aux premières loges pour les voir briller !”