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En janvier 2023, le COIB s’associait à 17 autres Comités Nationaux Olympique (CNO) pour lancer le projet OCEAN. Deux ans plus tard, les avancées sont concrètes et le cap est clair : évaluer l’empreinte carbone pour mieux la réduire, tout en restant lucide sur les défis qui se présentent à nous. 

« Dès le départ, l’objectif était double : former des personnes aux enjeux climatiques dans le monde olympique, et créer un outil capable de mesurer l’empreinte carbone de chaque Comité National Olympique », explique Benjamin Wery, Climate Action Officer au COIB. « Cela nous a permis d’avoir un point de départ chiffré, de voir où nous en sommes, et surtout d’identifier nos leviers d’action. » 

Des engagements concrets… mais réalistes 

L’un des tournants majeurs a été l’adhésion du COIB au United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC), c'est un framework qui rassemble des centaines d'acteurs sportifs dans le monde. Un engagement fort, assorti d’objectifs ambitieux : réduire l’empreinte carbone de 50 % d’ici 2030 et atteindre le net zéro en 2040. « Mais il faut être clair : le net zéro en 2040, c’est compliqué dans notre secteur. On ne peut pas simplement arrêter d’envoyer des athlètes en compétition. » 

Le COIB a choisi l'année 2022 comme année de référence, mais la réalité du calendrier sportif complique toute comparaison directe. « On ne peut pas comparer chaque année à la précédente, car les activités varient considérablement d’une année à l’autre et d’une compétition à l’autre. Par exemple, une année, tu as les Jeux Olympiques, puis l’année suivante il y a deux Festivals Olympiques de la Jeunesse Européenne (FOJE) et les Jeux Mondiaux. Mais l’année d’après, tu n’as que les Jeux Olympiques d’hiver et les Jeux Olympiques de la Jeunesse d’été. » Pour évaluer notre impact de manière juste, il est essentiel d'analyser les choses par cycle olympique (quatre ans). « Notre première véritable comparaison pourra se faire entre les cycles 2025-2028 et 2029-2032. À ce moment-là, on pourra vraiment juger de nos progrès. » 

Des spécificités locales à respecter 

L’un des grands enseignements du projet OCEAN réside dans l'importance de prendre en compte les spécificités de chaque CNO. « L'impact carbone varie d'un CNO à l'autre et n'est pas le même selon que le CNO se trouve sur un archipel, ou sur un autre continent » explique Benjamin Wery. « C’est pourquoi il était essentiel de développer un outil flexible, capable de s’adapter à des contextes très différents.  Nous avançons tous dans la même direction, mais chacun avec ses propres contraintes. » Cette approche personnalisée renforce la crédibilité du projet et permet de mettre en place des actions concrètes et adaptées à chaque contexte national. 

Où le COIB peut vraiment agir 

Le COIB œuvre donc pour réduire son empreinte carbone à travers plusieurs actions internes.  « Nos marges de manœuvre sont limitées pour les grands événements internationaux : on ne choisit ni la localisation, ni le nombre d’athlètes qualifiés. Mais sur nos propres activités, on a un rôle à jouer. » Cela passe par la réduction des voyages d’affaires, l’aménagement des bureaux, l’utilisation de gourdes filtrées ou encore les choix de mobilité au quotidien. « On travaille sur une charte des déplacements, avec des critères précis pour l’usage du train, de l’avion ou du covoiturage, afin de promouvoir des solutions de mobilité plus durables. » 

Le COIB planche aussi sur la construction d’un nouveau bâtiment plus économe en énergie et collabore désormais avec Tapio, une entreprise belge qui mesure l’empreinte carbone de l'organisation et crée un plan d’action sur mesure pour permettre de réduire nos émissions. « Cela nous permet d’avoir des données plus proches de notre réalité nationale, notamment pour la consommation d’électricité. Ce sont des ajustements techniques, mais qui améliorent la précision de notre reporting. » 

Un travail de longue haleine 

Les premiers résultats chiffrés devraient être publiés bientôt, on l’espère. « On commence doucement à avoir une idée plus claire de notre empreinte carbone. OCEAN nous a surtout permis d’identifier nos forces et nos faiblesses. » 

Pour Benjamin Wery, une chose est sûre : « Ce travail n’a pas de date de fin. On ne peut pas tout faire en même temps, mais chaque petit pas compte. » 

Pour en savoir plus sur les débuts du projet et les défis vers un mouvement olympique plus durable, vous pouvez consulter notre article publié il y a deux ans : « C’est un grand défi pour le mouvement olympique et le mouvement sportif en général de diminuer son empreinte carbone. »