Dès avant de monter sur le plateau de l'épreuve d'haltérophilie des moins de 49 kg samedi à Tokyo, Nina Sterckx aura déjà réalisé une performance physique redoutable et que seuls des athlètes de haut niveau et bien suivis peuvent se permettre : perdre 9,5 kg en deux mois afin d'atteindre la limite pondérale requise, ce qui représente dans son cas une perte d'un peu plus de seize pour cent de son poids.
"Le plus dur", précise son coach Tom Goegebuer lui-même ancien Olympien encore présent à Rio en 2016, "ce sont bien sûr les derniers kilos.Il faut éviter qu'elle perde aussi trop de la force, ce qui est le cas pour le moment." A quarante-huit heures de sa compétition, il lui restait 1,5 kg à perdre. "Un sauna est commandé samedi à 6 heures."
Habituellement engagée en moins de 55 kg, la Gantoise de 18 ans a pris la médaille de bronze à l'Euro de Moscou en avril et celle d'argent aux Mondiaux juniors en mai. "Mais au classement olympique de la catégorie, elle n'était que 1re réserve", a encore expliqué son mentor. "A Tokyo, elle pouvait concourir aussi chez les moins de 59 kg, mais là elle n'avait aucune chance de briller. Nina a choisi et accepté de faire cet effort."
"C'est vrai que la motivation des Jeux Olympiques m'a aidée", a précisé Nina Sterckx. D'autant que l'haltérophilie est menacée de disparaître du programme des Jeux de Paris en 2024.
"Outre les problèmes de dopage récurrents, il y a ceux de corruption au sein de la fédération internationale", explique Goegebuer qui a aussi la casquette de président de la fédération belge.
"Un congrès de celle-ci devait régler les problèmes au printemps. Rien n'a été fait. Un autre est prévu en août et si de nouveau on conserve le statu-quo on peut craindre le pire." Au niveau des ambitions au Japon, Nina Sterckx pourrait peut-être accrocher un Top 8 à Tokyo. Sa participation au Groupe A (le plus fort) sera sans doute déterminante sur ce point.
Belga