Le 16 novembre dernier, lors du Team Belgium Training Camp à Belek, le COIB a réuni une cinquantaine de coachs, directeurs techniques, team leaders, Team Belgium experts et partenaires du sport de haut niveau pour une Olympic Coaching Platform (OCP). Avec pour thème central cette fois: “Un athlète de haut niveau peut-il aussi être un coach de haut niveau?” ou quid de la transition de l’athlète de haut niveau à coach de haut niveau.
Le sport de haut niveau a considérablement évolué au fil des ans, de même que le soutien professionnel et l’encadrement nécessaires pour relever les nouveaux défis et être ainsi en mesure de rivaliser avec les athlètes d'autres pays.
C’est Bob Maesen, High Performance Manager au COIB, qui a joué le rôle de modérateur lors de ce débat passionnant qui a réuni Brigitte Becue et Tom Goegebuer aux côtés d’Olympiens de renom tels que Tia Hellebaut, Jacques Borlée, Evi Van Acker et Filip Meirhaeghe. Ensemble, ils ont partagé et échangé leurs perspectives, expériences et réflexions.
Voici une sélection des moments forts.
Brigitte Becue, ancienne nageuse et quadruple Olympienne, explique : “Le drive, la motivation doit venir de l'intérieur.” De par son expérience personnelle en tant qu'athlète, elle met en garde : “Je m'entraînais souvent seule. Cela n'est pas facile mentalement. Les jeunes athlètes doivent être prudents s'ils veulent s'entraîner régulièrement en solitaire. Cela peut être un vrai défi sur le plan mental.”
Tom Goegebuer, ancien haltérophile et triple Olympien, partage quant à lui son expérience : “Pour moi, l'un des plus grands défis a été de venir d'un ‘petit’ sport et de devoir mettre en place des structures au niveau du sport de haut niveau. Cela implique parfois aussi que vous deviez accomplir des tâches qui ne relèvent normalement pas des responsabilités d'un coach.” En guise de conseil, il souligne : “En tant qu'Olympien, je dirais, apprenez de votre expérience, mais soyez prudent : ce qui a fonctionné pour vous par le passé n'est pas toujours la meilleure solution pour votre athlète.” “D'où je tire ma motivation ? Ma motivation était et reste toujours ma passion pour le sport. Je tire satisfaction du fait de bien faire, de faire mieux que les autres : cela reste le même principe dans le coaching.”
D'autres anciens Olympiens qui font désormais partie de l'encadrement sportif des athlètes ont aussi participé activement à la discussion. Ainsi, l'ancien vététiste et vice-champion olympique, Filip Meirhaeghe, précise : “Nous, anciens athlètes de haut niveau, ne sommes pas la référence. Les athlètes performent aujourd'hui, et non il y a 20 ans. Les conditions ont changé. Les conseils qui commencent par ‘à mon époque’ ne véhiculent généralement pas un bon message.”
Autre question également abordée lors de cette OCP : comment gérer la pression inhérente à l’obtention de médailles ? Tia Hellebaut, ancienne sauteuse en hauteur et championne olympique, donne à ce sujet un précieux conseil : “Vous pouvez réduire la pression liée à l'obtention d'une médaille en vous concentrant sur votre meilleure performance personnelle ou saisonnière. C'est une approche que j'ai moi-même adoptée et que j’essaie également de transmettre à mes athlètes. Vous ne pouvez pas contrôler les performances des autres. Contrôlez ce sur quoi vous avez une influence.”